Le Secrétariat Technique du Groupe Thématique Genre – GTG et AWLN lancent l’initiative “Table des Femmes pour la Paix” ayant pour objets de mobiliser les femmes dans la construction de la paix, de trouver des niches pour la prise en compte du genre dans le PDDRCS ; d’assurer le portage institutionnel de la mise en place d’un mécanisme de dialogue permanent entre les femmes et les jeunes filles sur la paix en RDC. Cela grâce à l’appui financier de l’ONUFEMMES.
La Table des femmes pour la Paix (TFP) se tiendra également dans le but d’inscrire la question de la paix dans le sous-groupe égalité des sexes et habilitation du statut juridique de la femme ; de capitaliser sur l’expérience de AWLN et des déléguées à Nairobi et de créer une synergie stratégique entre le Ministère du Genre, Famille et Enfant et les organisations féminines en République Démocratique du Congo.
Précisons que l’Initiative “Table des Femmes pour la Paix” sera lancée ce mercredi 21 décembre 2022, au Pullman Hôtel de Kinshasa. Occasion pour les organisations féminines œuvrant en République Démocratique du Congo d’élaborer un plan d’action commun pour les femmes dans le processus de paix en RDC où depuis plus de vingt-cinq ans, les femmes et les enfants notamment sont aux prises des atrocités innommables causées par les guerres et autres conflits armés qui n’hésitent pas d’utiliser les femmes pour toutes les sales besognes en temps de conflits.
Il convient de signaler que le 07 décembre dernier, une enquête préliminaire du Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (BCNUDH) et de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO), a permis de confirmer que les rebelles du M23 ont tué au moins 131 civils (102 hommes, 17 femmes et 12 enfants) au cours d’actes de représailles contre les populations civiles perpétrés les 29 et 30 novembre derniers, à Kishishe et Bambo, deux villages du territoire de Rutshuru dans la province du Nord Kivu en RDC.
« Les victimes ont été exécutées arbitrairement par balles ou à l’aide d’armes blanches. Huit personnes ont par ailleurs été blessées par balles et 60 autres enlevées. Au moins 22 femmes et cinq filles ont été violées », peut-on lire dans un Communiqué de Presse de ces deux organisations des Nations Unies.
Ayant remarqué que le processus de paix de Nairobi et Angola enclenché depuis avril 2022 n’offre qu’une faible participation des femmes à la table de négociation; une faible prise en compte des aspects genre dans différentes phases de négociation et que le programme PDDRCS (Désarmement, Démobilisation, Réhabilitation Communautaire et Stabilisation) qui est une réponse à la pacification de l’Est ne prend pas en compte le genre et que les femmes et les enfants sont très affectés par les conflits armés, le besoin de prendre en compte les spécificités des femmes et leurs besoins dans les décisions qui seront prises pour la pacification de l’Est de la RDC est une nécessité, le Réseau des Femmes Leaders Africaines/AWLN s’est impliqué dans la mission d’appui aux déléguées aux consultations de Nairobi, et a mobilisé les femmes kenyanes pour une solidarité aux femmes congolaises.
Notons que les femmes déléguées aux consultations susmentionnées ont élaboré une feuille de route pour plus de participation des femmes à la construction de la paix en RDC. C’est ainsi qu’il sera procédé ce 21 décembre au lancement de l’initiative Table des Femmes pour la Paix afin le processus de Nairobi et Luanda ainsi que le programme PDDRCS arrivent à prendre en compte les aspects “Genre” en leurs seins.
Nous y reviendrons.
Elfie-Esther Nkishi/Radio de la Femme