Le Congo pourrait bénéficier de la présence à sa tête d’un président réfléchi, exprimant sa vision d’un nouveau Congo et acceptant la contradiction.
Félix Tshisekedi, fils d’Étienne Tshisekedi, figure emblématique de l’opposition face aux régimes de Mobutu, Laurent-Désiré Kabila et Joseph Kabila, a accédé au pouvoir après le décès de son père, dont il a hérité de l’engagement politique.
Félix Tshisekedi, personnage controversé ou incompris, a bouleversé le régime de son prédécesseur pour imprimer sa marque et sa philosophie politique, qui peinent à convaincre au sein de la société congolaise. Malgré ses réalisations, ses lacunes sont également soulignées, notamment en ce qui concerne le chômage des jeunes, l’économie et le social.
Dans son livre publié avant l’élection présidentielle de décembre 2023, Félix Tshisekedi se présente comme un homme de conviction, confiant en l’avenir de son pays, réaliste et prônant le débat comme moteur du progrès national.
« Ne me jugez pas sur ma pensée. Je suis un homme d’actions. Je suis un homme de convictions et je le défends avec vigueur. Mais je suis aussi capable de changer d’avis », a-t-il écrit dans son livre « Pour Un Congo Retrouvé »
Le président est convaincu que le débat est essentiel au développement d’un pays. Malgré ses convictions, il encourage la discussion constante et audacieuse, reconnaissant la nécessité de remise en question et d’écoute des autres pour avancer. «… Peut-être, demain ce sera vous qui me ferez changer d’avis », dit-il sans exagération ni hypocrisie.
Félix Tshisekedi insiste sur l’importance de ne pas imposer ses idées, rappelant les dangers de l’autoritarisme et soulignant la valeur du débat collectif pour éviter les erreurs.
« L’histoire a montré comment l’imposition des fausses bonnes idées d’un seul homme pouvait précipiter un pays dans les abysses. Il vaut mieux se tromper collectivement que penser avoir raison seul », souligne Félix Tshisekedi.
Il refuse le statut d’homme providentiel et s’engage à prévenir les dérives post-départ du pouvoir, à l’image de Thomas Sankara au Burkina Faso.
« Ce n’est pas la providence que j’apporte, mais peut-être et humblement, une chance. Une chance pour la RDC de découvrir les choses que j’ai à offrir. Une chance de se promouvoir, de se revaloriser, de se redécouvrir, de faire nation et de faire de notre pays un pays de solutions pour nous et pour les autres », a-t-il indiqué.
Son livre, « Un Congo Retrouvé », offre des perspectives pour le pays. Sa lecture critique permet de comprendre la pensée du président congolais et ses orientations politiques. Ce livre sera présenté à Paris le lundi 29 avril.
Gédéon ATIBU