Le harcèlement sexuel en milieu professionnel en République démocratique du Congo (RDC) constitue une violation grave des droits fondamentaux des femmes, a affirmé Me Clarisse Ngoya, juriste spécialisée en droit du travail.
Selon cette avocate, ce phénomène, encore largement banalisé ou passé sous silence dans de nombreux milieux de travail, porte directement atteinte à la dignité et à l’intégrité physique et morale des femmes. Il engendre des conséquences sérieuses, non seulement sur la santé mentale des victimes, mais aussi sur leur avenir professionnel.
« Le harcèlement sexuel en milieu professionnel, comme ailleurs, est une atteinte aux droits humains. Il peut provoquer la perte d’emploi, la dégradation des conditions de travail, du stress, de l’anxiété, voire un retrait durable du marché du travail », a expliqué Me Ngoya.
Elle a également souligné l’absence de mécanismes efficaces de prévention et de sanction, ce qui favorise l’impunité et décourage les victimes de porter plainte. Dans de nombreux cas, la peur de représailles, la stigmatisation ou la pression hiérarchique pousse les femmes à garder le silence.
Face à cette situation préoccupante, Me Clarisse Ngoya plaide pour une réforme du cadre juridique congolais, en renforçant les dispositions contre le harcèlement sexuel dans le Code du travail ; la mise en place de cellules d’écoute et d’alerte dans les entreprises et les campagnes de sensibilisation pour briser le tabou autour de ce fléau.
L’experte appelle également à un engagement ferme des employeurs, syndicats et institutions publiques pour faire du lieu de travail un espace sûr, respectueux et équitable pour toutes et tous.