Par son sérieux et sa crédibilité, l’ONG Justice For Human est sur un bon pied dans le pays. Une réputation qu’elle a pu se bâtir en moins de cinq ans d’existence à bas bruit : si Justice For Human a tâté le terrain avant de militer à cor et à cri pour la promotion de la bonne gouvernance et de la défense des populations victimes de discrimination et de haine tribale, ses actions, au grand public, sont connues grâce aux médias qui en ont crevé l’abcès.
Quelques années auront suffi à Justice For Human pour qu’elle se mette sur un piédestal. L’année 2023 aura été riche en couleurs et en activités. En effet, elle était particulièrement marquée par une campagne intense de sensibilisation sur l’autodétermination en acte du vouloir vivre-ensemble. Cette activité, organisée le 28 mars à Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, a permis à plus de 100 jeunes d’abandonner les discriminations dont sont victimes les populations Banyamulenge vivant dans les hauts plateaux en vue de leur possible intégration au sein de la société.
A l’Ouest du pays, dans des ville de Kinshasa, Matadi et dans le territoire de Mbanza-ngungu, l’ONG Justice For Human a animé une formation scientifique en milieu universitaire à la suite de folles rumeurs sur les populations rwandophones y vivant.
Dès son retour à Kinshasa, l’ONG Justice For Human a jugé défendable de mettre en place un collectif avec le journaliste Bellhar Mbuyi et Maître Thomas Gamakolo pour la publication de plusieurs tribunes dénonçant les manœuvres et tentatives de vouloir soulever une communauté contre une autre sur une question des tutsis du Nord-Kivu et des Banyamulenge dont il a très peu la maîtrise.
Comme elle sait très bien s’y prendre, Justice For Human a fait des pieds et des mains pour que la vérité et la justice triomphent du mal et de la manipulation. C’est à l’issue donc du fameux concept sur la « Vérité historique et juridique de la nationalité de la population rwandophone vivant en RDC» à l’université de Goma que plusieurs jeunes, étudiants et non étudiants ont pris la question à bras-le-corps pour mettre fin à la propagation du discours de haine dans leur communauté et un projet de lutte contre le discours dans le secteur numérique et dans les réseaux sociaux a été mis sur table. Tout un bureau qui a pour mission de sensibiliser les jeunes, les politiques et les populations, à la paix, à la fraternité et à la cohésion sociale a été mis en place en tenant compte du moindre détail.
Il faudra souligner que ce défi immense était surmonté non sans anicroches. Ce contact physique avec les communautés victimes d’imputation vague, de stigmatisation et de discrimination a tout de même permis à cette organisation à se faire une idée plus ou moins nette du calvaire que vivent ces communautés et du danger qui guette la République si l’on ouvre pas l’œil et le bon. Cette situation vécue de visu a réconforté Justice For Human dans sa position d’œuvrer pour une RDC unie et pacifiée. Bien évidemment, cela passe par l’élimination de toutes ces considérations et tares. Le Coordonnateur de cette organisation en est bien conscient et tient bien son agenda pour l’année 2024 qui s’annonce déjà fort agitée :
« Nous avons choisi d’accompagner le gouvernement congolais à éliminer ce fléau tout en luttant contre le discours de haine dans les réseaux sociaux à la manière que nous le pouvons , dans des conférences et dans des ateliers, où notre organisation est appelée à remonter l’histoire des Banyamulenge, des Tutsi et des Hemas qui sont des nilotiques mais qui font partie d’une des quatre races qui composent la RDC. Tout en précisant que le Kinyarwanda est une langue congolaise et qu’il est tout à fait normal que certaines personnes congolaises aient un dialecte qui se parle en ce sens , on les appelle les rwandophones», a déclaré Maître Perci Tambwe avec un regard de chien battu.
Sur un autre ton, ce jeune aussi brillant que fougueux s’invite à la question en rapport avec les relations tumultueuses entre la RDC et le Rwanda dont certains piètres analystes, historiens et politiques tirent d’énormes dividendes. Contrairement à ses aînés obnubilés par une vengeance impossible et ridicule, Me. Perci Tambwe recommande la voie de la sagesse ainsi que de la raison à toutes les parties en conflit, qui appelle à un dialogue sincère et direct.
«…Le dialogue reste pour nous la seule issue favorable pour la paix et la réinstallation de la population congolaise longtemps réfugiée dans les États de la sous-région des grand-lacs», a-t-il plaidé. Dans le même ordre d’idées, il se dit favorable à la reouverture de l’ambassade du Rwanda en RDC.
Des objectifs ainsi fixés pour l’année 2024, Justice For Human veut se donner les moyens nécessaires pour un Congo nouveau, intégré, qui fait la paix avec lui-même, ses populations, avant de la rechercher instamment avec ses voisins. Dans son plan d’actions pour 2024, cette jeune organisation est déterminée à renforcer le plaidoyer auprès des populations autochtones et du gouvernement congolais, car le combat est complexe et point n’est besoin de s’en dérober.
Par Gédéon ATIBU