«Depuis plus de 25 ans, l’Est de notre pays vit une guerre qui ne dit pas son nom, un calvaire redoutable et un mouroir sans pitié.», C’est en ces mots que Chantal Yelu, coordonnatrice du service spécialisé du Chef de l’État en charge de la jeunesse, de la lutte contre les violences faites aux femmes et de la traite des personnes, a dépeint samedi 12 juillet à Kinshasa l’ampleur du drame humain qui continue de frapper les populations congolaises, notamment les femmes et les enfants.
S’adressant à une délégation de pasteurs délégués du bureau de la foi du Président Trump, en séjour en République démocratique du Congo, Mme Yelu a souligné que cette guerre ne se limite pas à la violence des armes.
« Les corps des femmes et des enfants sont devenus des champs de bataille. Le viol est utilisé comme arme de guerre, outil de terreur, méthode de domination. Parfois, il est encore plus dévastateur que les balles. », a-t-elle déclaré.
Les chiffres sont alarmants :
Plus de 123 000 cas de violences sexuelles ont été recensés à travers le pays en 2023. Pour 2024, plus de 6 000 nouveaux cas ont déjà été signalés.
Sur la période 2020 à 2025, plus de 10 000 femmes, enfants et hommes ont subi des violences sexuelles liées au conflit armé, selon les statistiques officielles.
Mme Yelu a également appelé à une mobilisation conjointe des acteurs nationaux et internationaux, y compris des leaders religieux, pour dénoncer ces crimes et soutenir les efforts de réparation, de justice et de protection.
Pour elle, cette guerre invisible ne peut être gagnée que par une résistance collective : celle de la conscience humaine, de la justice, et de la solidarité entre les peuples.