La question mérite d’être posée après 63 ans d’indépendance de la République démocratique du Congo.
Le 30 juin de chaque année rappelle l’accession de la RDC à la souveraineté nationale et internationale. Cette date historiquement importante est une occasion pour les fils et filles de faire le bilan de ces dernières années et de réfléchir par rapport au devenir de leur pays.
En effet, les pères de l’indépendance ont arraché la liberté de leur peuple ainsi que la reconnaissance de la RDC en tant qu’un pays démocratique et souverain au prix de leur vie. Nonobstant ces efforts, le Congo ressemble encore à un géant aux jambes cassées 63 ans après.
Si les congolais laissent entendre la détermination de bâtir un pays plus beau qu’avant dans leur hymne national, cela n’a jamais bien été réél dans la pratique pour plusieurs raisons fondamentales.
Pouvons-nous développer la RDC si nous ne l’aimons pas ?
La cause du sous- développement, dans lequel est englué le pays depuis plus de 60 ans, est à trouver dans le manque d’engagement réel des dirigeants à répondre aux aspirations les plus profondes des populations confrontées à de multiples problèmes.
Des gouvernants qui ont dirigé la République démocratique du Congo depuis 1960 jusqu’à 2023 n’ont fait que préciter le pays au bord du précipice. De Lumumba, à Mzee Kabila en passant par Kasavubu et Mobutu, personne n’a mené le pays à sa destinée du pourvoyeur mondial pour deux raisons soit ils n’avaient pas trop le coeur à l’ouvrage soit leur mission était interrompue brusquement par les ennemis de la paix comme on peut bien le vérifier avec les héros nationaux : Lumumba et Kabila, deux nationalites aux valeurs cardinales pour qui la patrie passait avant toute chose.
L’insécurité généralisée surtout dans la partie orientale du pays, le problème de chômage, la pauvreté extrême dans laquelle vit la majorité de la population et la crise d’identité sont ces fléaux auxquels les dirigeants n’ont pas encore des solutions.
Un tableau noir en contraste avec l’immense richesse dont dispose ce grand pays francophone au coeur de l’Afrique qui peine à vivre l’esprit de ses pères de l’indépendance et à déclencher une véritable révolution du développement axée sur l’auto prise en charge, qui va booster les pays frères et tous les autres avec lesquels la RDC partage des frontières naturelles.
Le patriotisme, une notion en désuétude !
Qu’est-ce qu’aimer son pays ?L’histoire récente renseigne que les congolais ont, eux-mêmes, sabordé leur pays par la trahison et les intérêts personnels, mettant malheureusement à mal l’intérêt commun et général de la Nation qui appelle les uns et les autres au sens élevé du patriotisme.
Le patriotisme l’une des notions du civisme quasiment absente chez le congolais et l’irresponsabilité est la chose la mieux partagée par la société congolaise dont les dirigeants sont le reflet et l’émanation.
Cela étant, il est impératif pour les dirigeants congolais de remuer ciel et terre en vue de tout réformer, tout repenser pour espérer sortir du marasme tant socio-économique,politico- administratif que socio- culturel. L’urgence s’impose pour un Congo nouveau.
Il n’en reste pas moins que la RDC a incroyablement fait du surplace dans tous les domaines de la vie nationale, mais rien n’est tard pour s’en relever et prendre son destin en main en mettant une croix à la dépendance occidentale et extérieure dont le pays est victime depuis des lustres.
Comment dire que avons-nous réussi ou sommes-nous fiers de ce pays alors que tout semble nous échapper ? Changeons nos mentalités, notre vision et préparons sereinement la relève. Au cas contraire, l’histoire et les générations futures nous jugeront sévèrement de n’avoir rien fait en ce qui nous concerne pour sauver ce qui peut l’être.
Par Gédéon ATIBU