L’affaire est loin d’être close. Bien au contraire. Après avoir envahi les médias sociaux, l’écho du traitement humiliant et dégradant de madame Isabelle Ukunabo s’est répandu comme une traînée de poudre.
Pour une petite histoire, le lundi 26 juin dernier, pour une affaire de 33.000 FC, soit 14$, cette épouse du militaire Kaninda Mutamba a été passée à tabac, copieusement fouettée puis déshabillée et délogée du camp par des soldats FARDC sur ordre du général Doudou Kabwe Pascal (commandant de la base militaire de Biruwe, en territoire de Walikale (Nord-Kivu). En cause, Isabelle Ukunabo réclamait cette prime de son mari.
Le Forum des femmes citoyennes et engagées pour la gouvernance, la démocratie et le développement (FOFECEGDD) juge cela inacceptable et dévalorisant. Dans un communiqué de presse , il dénonce et condamne l’acte et espère que la justice militaire amorcera des enquêtes pour mettre la main sur les coupables.
« FOFECEGDD dénonce et condamne avec force cette torture infligée par des militaires dont le rôle est de protéger les populations. Il juge inacceptables et cruels tout comportement inhumain et dégradant à l’égard de la femme, peu importe la gravité de la situation. FOFECEGDD espère que la justice militaire se saisira de cette affaire, que des enquêtes impartiales seront diligentées et que les auteurs seront traduits en justice », écrit-il dans un communiqué publié le vendredi dernier.
Au Nord-Kivu, tout comme dans de nombreux autres coins des provinces en proie aux violences armées, les femmes ont souvent été ciblées. Soit elles sont victimes d’actes barbares perpétrés par des groupes armés, soit elles sont maltraitées par des militaires. En dépit de leur cri d’alarme, les autorités congolaises n’ont jamais pris des mesures particulières pour protéger les femmes de cette contrée.
Dans son document, FOFECEGDD encourage d’ailleurs le président congolais, lui qui est champion de l’Union africaine pour la masculinité positive et commandant suprême des FARDC, à renforcer ses efforts pour protéger les femmes contre toutes les formes d’abus.
Par la Radio de la femme