La prostitution dans la ville de Kinshasa connaît une croissance qui commence à inquiéter plusieurs observateurs. A la question de savoir quelles sont les causes de cette montée de la prostitution dans la capitale congolaise, plusieurs raisons sont évoquées. Pour certains observateurs, c’est la grande pauvreté associée au chômage qui explique l’évolution de ce fléau.
En effet, la plupart des jeunes filles et des femmes, qui se livrent au plus vieux métier du monde, justifient leur motivation par le fait qu’elles sont pauvres et sans emplois.
C’est le cas de cette jeune demoiselle qui se fait appeler « la tigresse » dans un coin chaud de la ville à Kapela. C’est dans la commune de Kalamu, l’une des 24 que compte Kinshasa. Cette dernière explique qu’elle a dû abandonner l’école en classe de 5ème parce que ses parents n’avaient plus de moyens et de surcroit ils se sont séparés. Elle a dû se jeter dans la prostitution pour gagner un peu d’argent et subvenir à ses besoins les plus élémentaires.
Pour d’autres observateurs, l’expansion de la prostitution s’explique surtout par le fait qu’elle a pris de nouvelles formes. L’une des formes de la prostitution du moment à Kinshasa, c’est la prostitution masquée ou stratégique. Elle consiste à ouvrir, par exemple, des centres de beauté et de massage dans lesquels, il existe des salles parallèles pour passer du temps avec des prostituées. Cela se fait en toute clandestinité et dans la plus grande discrétion. Les clients sont reçus d’abord pour des séances de massage et par la suite ils sont conduits dans des chambres pour rencontrer des prostituées, s’ils en font la demande.
D’autres réseaux de prostitution sont organisés dans plusieurs quartiers de Kinshasa où il est question de contacter un démarcheur qui est chargé de trouver une prostituée selon les critères du client. Lorsque le marché est conclu et le versement effectué, le démarcheur transmet le numéro de téléphone du client à la prostituée qui va à la rencontre de ce dernier dans une chambre d’hôtel réservée pour la circonstance. La première partie de la somme est généralement versée avant la rencontre et le reste après la satisfaction totale des désirs. Le démarcheur n’a que ses commissions en fonction de son deal avec la prostituée.
On peut donc comprendre pourquoi la prostitution a pris de l’ampleur dans la ville de Kinshasa. Celles qui gèrent ces différentes formes de prostitution restent dans l’ombre, et se font de l’argent sans toutefois que l’on ait une idée de la provenance de leurs ressources financières.
Gédéon ATIBU