Prenant la parole ce mercredi dernier, lors du débat général de la 78ème session de l’Assemblée générale des Nations-Unies, le chef de l’Etat congolais n’est pas allé par le dos de la cuillère au sujet du mandat de la MONUSCO en République démocratique du Congo.
En effet, déployées depuis 25 ans dans ce grand pays d’Afrique francophone généralement instable, la MONUC changée en MONUSCO n’a pas pu faire face aux rébellions et conflits armés qui déchirent ce Pays et la région des Grands Lacs. Accusés de complicité dans la situation qui gangrène l’Est de la République, les casques bleus sont sur un départ progressif depuis quelques temps.
Favorable à son départ du territoire national, Félix Tshisekedi a jugé « anachronique le projet de retrait échelonné annoncé depuis 2018, dont le plan de transition a été adopté en 2021, au regard de l’évolution des contingents politique, sécuritaire et social actuels.»
Face à ce tableau sombre de la mission de la MONUSCO en RDC, le chef de l’État se dit en droit de ne plus croire à la MONUSCO pour le retour dans la paix dans des zones occupées par l’ennemi.
« Il est donc illusoire et contre productif de continuer à s’accrocher au maintient de la MONUSCO pour restaurer la paix en RDC et stabiliser celle-ci. Par ailleurs, l’accélération du retrait de la MONUSCO devient une nécessité impérieuse pour apaiser les tensions entre cette dernière et nos concitoyens. Il est temps pour mon pays d’explorer de nouveaux mécanismes de collaboration stratégique avec les Nations-Unies, davantage en phrase avec les réalités actuelles», a-t-il déclaré en toute virtuosité.
En effet, le chef de l’Etat espère, par ce départ de la MONUSCO sur le sol congolais, ouvrir une nouvelle page d’histoire qui va profiter au maximum aux populations victimes de violences armées. Il entend ainsi responsabiliser son gouvernement qui devra remuer ciel et terre pour protéger les populations civiles.
«Après plus de deux décennies de présence, il est temps pour nôtre pays de prendre pleinement son destin en main et de devenir le principal acteur de sa propre stabilité. Nous sommes reconnaissants avec la communauté internationale et les Nations-Unies pour leur soutien et leur partenariat, mais nous sommes également conscients que le retrait progressif de la MONUSCO est une étape nécessaire pour consolider le progrès que nous avons déjà réalisé », a-t-il fait savoir.
Après ce discours qui réclame la souveraineté et l’indépendance de son pays, le président congolais a, dans la foulée, « instruit le gouvernement de la République d’entamer des discussions avec les autorités onusiennes pour un retrait accéléré de la MONUSCO de la RDC en ramenant le début du retrait progressif de décembre 2024 à décembre 2023».
Il a en donc profité pour inviter le conseil de sécurité des Nations-Unies de sanctionner tous les auteurs de crimes perpétrés dans la partie Est de la RD Congo.
Par Gédéon ATIBU