C’est suite à l’extrême gravité des violences subies par les femmes en République démocratique du Congo depuis des années que l’Asbl Afia Mama a organisé, ce samedi 23 décembre 2023, une matinée de réflexion réunissant les femmes de diverses catégories.
Cette réunion s’organise à la suite de la vidéo devenue virale sur la toile, montrant une dame en train d’être injustement lynchée pour cause des ses opinions. Indignée autant que ses paires, Anny modi, coordinatrice de l’Asbl Afia Mama a décidé de durcir le ton contre ce traitement inhumain dont la plupart des femmes sont victimes un peu partout en RDC avant, pendant et après les élections du 20 au 21 décembre 2023 dans différents sites de vote dans le pays.
«La femme a droit à la protection. Elle a également droit à la présomption d’innocence quels que soient les faits qui lui sont reprochés. Si une femme est en tort, elle peut être emmenée devant la police ou la justice pour qu’elle réponde de ce délit», a-t-elle souligné devant plusieurs femmes engagées à mettre fin à cette forme de violence à l’égard des femmes.
Faisant du combat de la femme son cheval de bataille, Anny Modi dit avoir fait un constat simple à la lumière des événements tels qu’ils se sont déroulés au pays en une courte période: «… Cette justice populaire est réservée uniquement aux femmes. Nous n’avons jamais vu un homme dénudé, nous n’avons jamais vu les images du corps de l’homme être partagées sur les réseaux sociaux ou les groupes WhatsApp. Nous n’avons jamais vu les hommes dont le fait a été avéré être humiliés, mais pourquoi est-ce que tout retombe sur le corps de la femme», s’interroge Mme Ani Modi.
Devant l’incapacité à juguler ce cas de justice populaire avec les mesures actuelles, Afia Mama croit qu’un geste plus fort s’impose. C’est en ce sens qu’elle en appelle au strict respect du corps de la femme et interpelle vivement les autorités compétentes à réfléchir quant à ce.
« Nous avons été indignées du traitement inhumain qui a été infligé à plusieurs femmes un peu partout dans le pays avant, pendant et après les élections en RDC. Nous disons comme un seul homme que le corps de la femme n’est pas un champ de bataille politique, idéologique ou encore économique pour subir les injustices sociales, être à chaque fois molesté, discrédité. Nous demandons à ce que ce traitement qui est réservé à la femme puisse stopper sur toute l’étendue de la RDC et nous disons que justice doit être faite », a insisté Anny Modi, coordonnatrice de l’asbl Afia Mama.
Il convient de souligner que cette déclaration, faite au siège de l’asbl Afia mama situé dans la commune de Lingwala, a réuni plusieurs femmes issues de plusieurs professions entre autres l’activisme pour les droits de la femme, la presse, les avocates, les syndicalistes, les enseignantes, les infirmières, les étudiantes, les commerçantes et autres qui se sont levées pour que ce genre de traitement ne se reproduise plus à l’avenir, car le corps de la femme mérite respect pour la vie qu’elle donne.
Par David Nzolantima