Les actes des viols commis sur les femmes détenues de la prison centrale de Makala, la nuit du 01 au 02 septembre dernier lors d’une tentative d’évasion des prisonniers font encore parler d’eux au sein des organisations de défense des droits des femmes.
Dans une interview exclusive accordée à la radiodelafemme.net, ce mardi 10 septembre 2024, Maître Sylvie Nkolomoni, défenseure des droits des femmes et coordinatrice de «l’association La Voix du savoir (LAVOS)», qui lutte contre toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme, soutient le projet de construction des prisons pour femmes pour éviter que pareil cas ne se reproduise.
Elle estime que l’une des raisons serait le fait que les hommes détenus sont plus nombreux que les femmes.
«Surtout qu’avec notre loi, les hommes n’ont pas le droit de recevoir des visites de leurs conjointes, pour ce qui sont mariés, et comme ce sont des humains, à chaque fois qu’il y a une opportunité, ils veulent se défouler. Ceci nous amène à interpeller le gouvernement pour que soient construites des prisons pour femmes. Il ne s’agit pas d’une discrimination. Mais, comme on a décidé de construire des prisons pour enfants, qu’on en construise aussi pour les femmes ; parce que, même s’il y a évasion, les femmes n’auront pas l’idée d’aller violer les autres femmes », a-t-elle dit.
Cette défenseure des droits des femmes revient également sur les conditions de ses paires, détenues à la prison centrale de Kassapa, et pense qu’il est plus qu’urgent que l’État intervienne.
«Ce matin, j’étais à la prison de la Kassapa à Lubumbashi. Les conditions des détentions sont déplorables. Depuis que les 11 bâtiments étaient brûlés jusqu’à ce jour, ils n’ont pas encore été reconstruits et quand il y a la pluie, ce sont des bash fabriqués des mains d’hommes qui essaient de les couvrir, mais leurs pieds sont en l’eau parce que souvent il y a inondation dans cette prison. Le gouvernement doit intervenir», a déploré.
Il faut signaler que plusieurs organisations non gouvernementales de défense des droits humains réclament un accès à la prison centrale de Makala pour soigner les détenues violées lors des incidents.
Ruth Kutemba à Lubumbashi