Dans moins de 5 mois, les Congolais seront face aux urnes pour se choisir de nouveaux représentants à tous les niveaux. D’ailleurs, l’ambiance a commencé avec entre autres le dépôt des candidatures à la députation nationale sur l’ensemble du territoire national. Cependant, le climat qui s’est installé entre acteurs et parties prenantes au processus inquiète. Des observateurs craignent une situation explosive si rien n’est fait pour apaiser les tensions.
La commission d’Education civique et d’observation électorale (EDUCIEL) dit restée regardante face à l’évolution des faits sur le terrain. D’un côté, elle félicite le professionnalisme avec lequel les agents commis aux bureaux de réception et de traitement des candidatures (BRTC) de la CENI ont agi pour empêcher les incidents. D’un autre côté, elle constate que la lenteur dans le dépôt des dossiers par les ambitieux a persisté en dépit de la rallonge que la CENI a accordé aux requérants.
« L’EDUCIEL constate avec étonnement que malgré la prolongation d’une semaine accordée par la CENI pour les retardataires, aucun engouement n’a suivi, car le délai est très court du fait que les partis ou regroupements politiques éprouvent des difficultés techniques de remplir les fiches par manque d’assistance et d’information électorale« , note-t-elle.
Elle estime que cela pourrait être due au manque de planification organisationnelle au sein des états-majors des partis et regroupements politiques, la spéculation sur le report des élections pour un dialogue, la lenteur criante de l’administration pour la législation et la délivrance des documents demandés dans le dossier de candidature, l’alignement de 300 candidats pour réaliser le seuil, la réticence des autorités morales de supporter financièrement les candidats sachant qu’après leur élections, ces élus peuvent être achetés selon l’arrêt de la Cour constitutionnelle qui a changé la majorité du FCC en pleine législature, etc.
Alors que l’avenir semble sombre et incertain et que tous les signaux pour un affrontement entre les tendances politiques se dessine au fil du temps, EDUCIEL propose à la CENI une voie de sortie pour éviter au pays une situation inédite : le dialogue.
« L’EDUCIEL appelle le président de la CENI de se servir de l’arme sociologique dans le respect de la légalité pour prévenir toutes violences électorales par une bonne communication avec les parties prenantes à travers les cadres de concertation« , écrit-elle, tout en appelant le gouvernement à s’acquitter des fonds à allouer à la Commission électorale.
Rappelons-le, certains partis politiques sont restés méfiants face au processus électoral en cours qu’ils jugent peu crédibles. Le PPRD de Kabila, l’EDCIDE de Martin Fayulu ou encore la COFEDEC de Tshipasa continuent d’exiger des garanties claires pour s’aligner dans la course.
Par la Rédaction