C’est un rendez-vous fondateur dans la jeune vie de Rachel Zihindula. Le 6 juillet 2023, sept ans seulement après ses débuts dans l’arbitrage, la jeune femme était désignée pour être arbitre assistante lors du match du tournoi Fatshi Cup entre Gabon et Congo Brazza. Une belle récompense et une opportunité à saisir. Cette nomination résonnait comme un encouragement. Rachel Zihindula a la tête sur les épaules et les crampons sur terre, mais l’importance d’un tel événement peut submerger. Réservée et déterminée, elle évoque les sentiments qui se sont bousculés.
Dès l’âge de 6 ans, Mme Rachel Zihindula se sent attirée par l’arbitrage des matches de football. Elle s’est décidée de s’inscrire pour suivre la formation.
« L’arbitrage est un métier que j’ai choisi et que j’exerce avec courage et fierté. J’aime arbitrer et je suis très fière de me retrouver sur l’aire de jeu en train d’officier un match masculin ou féminin« , a-t-elle déclaré, consciente de son rôle à jouer sur terrain, Rachel Zihindula estime qu’elle a la responsabilité de la réussite d’un match.
Jeune arbitre animée, passionnée et ambitieuse, Rachel Zihindula définit l’arbitrage comme un métier difficile qui demande quelques qualités.
« Les qualités d’un bon arbitre sont la politesse, le respect de son métier, avoir une personnalité et aimer ce que l’on fait. Un bon arbitre, c’est celui qui connaît aussi les lois du jeu et s’assure de les pratiquer. L’intelligence et la bonne condition physique sont des atouts qui nous permettent de prendre de bonnes décisions« , a-t-elle confié à la Radiodelafemme.net.
En effet, malgré sa passion pour l’arbitrage, Rachel Zihindula, originaire du Nord-Kivu, fait face à l’agression du M23 et le manque de championnats pendant presque 3 ans qui ne favorisent pas la bonne pratique du sport en général et du football en particulier.
« Les difficultés, il en y a beaucoup et elles nous poussent parfois au découragement. Mais on y tient grâce à notre mental d’acier. S’il n’y a pas de matches, nous [Ndlr arbitres]] n’allons pas garder la bonne condition physique et réaliser des performances en mettant en pratique tout ce que l’on a appris lors des formations« , déplore cette jeune arbitre.
La balle est dans le camp des autorités congolaises appelées à organiser des compétitions pour permettre aux arbitres et aux joueurs d’évoluer et de vivre leur rêve. Rachel Zihindula croit fermement que « si l’on avait des compétitions comme dans d’autres pays, on évoluerait déjà si vite. »
Du côté des autorités tant provinciales comme nationales, c’est le silence absolu. Ils ferment les yeux sur ce que nous faisons et même sur le courage des femmes qui ont pu braver la peur en embrassant ce travail d’arbitre.
« De nombreuses filles veulent nous rejoindre, mais sont réticentes par rapport à l’environnement dans lequel nous évoluons. »
À 24 ans, la jeune arbitre congolaise aimerait tailler sa route le plus haut possible dans sa discipline.
« En tant qu’arbitre internationale, j’ai des objectifs et des rêves. Mais mon plus grand rêve est celui d’officier un jour un match de Coupe du Monde de football », pense Rachel Zihindula, qui travaille durement pour atteindre cet objectif.
Elle avoue y parvenir lentement mais sûrement. Car, l’arbitrage ne rime avec pas avec la précipitation. Au contraire, « il demande beaucoup de patience, de préparation, de travail pour arriver au sommet », a-t-elle assuré.
Par Gédéon ATIBU