Des spéculations circulent au sein des sphères politiques congolaises concernant la potentielle nomination d’une femme à la tête du gouvernement central, marquant ainsi une première dans l’histoire du pays. En cas de confirmation de cette nomination, la personne choisie saura-t-elle être à la hauteur des défis majeurs, notamment celui de la guerre à l’Est du Congo ? Tina Salama, la porte-parole du chef de l’État congolais, a abordé cette question avec assurance et professionnalisme.
D’entrée de jeu, elle révèle des considérations sociologiques et historiques sur la désignation d’une femme en tant que première ministre en République Démocratique, ce qui pourrait servir d’inspiration pour une nouvelle génération de femmes dirigeantes.
« Une femme Première ministre en RDC, cela me remplirait de bonheur ! Cependant, cette décision relève entièrement du pouvoir discrétionnaire du Chef de l’État. Néanmoins, cette nomination serait un événement historique et un grand pas vers l’égalité des sexes dans un domaine traditionnellement dominé par les hommes. Cela enverrait un signal fort quant à l’engagement de la RD Congo, dirigée par le président Tshisekedi, en faveur de l’égalité des sexes. De plus, cela pourrait inspirer une nouvelle génération de femmes leaders », estime Tina Salama dans une interview accordée à Congo Profond, un média en ligne pluraliste.
En ce qui concerne l’agression injuste subie par la RDC en raison de ses ressources naturelles, Tina Salama affirme que le génie n’a pas de genre. Cela dépend de ses atouts et de sa capacité à mobiliser et unifier les divers groupes d’intérêts dans le pays face à l’agression perpétrée par le Rwanda et ses nombreux soutiens.
« La capacité d’une dirigeante à y faire face dépendrait moins de son genre que de ses compétences managériales, de son expérience et de son leadership. Le conflit à l’Est de notre pays est complexe. Nous avons un voisin, le Rwanda, qui arme et finance des groupes terroristes sur notre sol afin de s’emparer de nos ressources minières. D’un autre côté, certains compatriotes, attirés par l’appât du gain, rejoignent des groupes terroristes étrangers. La réussite d’une telle dirigeante dépendrait de sa capacité à mobiliser et à unifier les différents groupes d’intérêts au sein du pays, tels que les acteurs politiques, les confessions religieuses ou la société civile, ainsi que du soutien qu’elle recevrait de la population. Elle devrait également poursuivre une approche diplomatique proactive pour convaincre la communauté internationale de sanctionner le dirigeant rwandais, mais surtout pour soutenir la RDC dans ses efforts de paix. Une RDC stable et prospère serait un atout pour l’Afrique et le monde entier. Si elle parvient à naviguer avec succès dans ces eaux complexes, elle pourrait non seulement relever les défis actuels, mais aussi ouvrir la voie à un avenir plus pacifique et inclusif pour le Congo », croit fermement la porte-parole du chef de l’État, ancienne journaliste à la Radio Okapi.
Il convient de souligner que la République démocratique du Congo est actuellement confrontée à un conflit prolongé. Malgré les efforts du gouvernement congolais pour instaurer la paix dans le pays, les résultats escomptés tardent à se concrétiser, ce qui impacte fortement les populations civiles contraintes de fuir leurs villes pour se réfugier dans des camps de déplacés, où les conditions de vie sont particulièrement éprouvantes. Le prochain gouvernement certainement du pain sur la planche !
Gédéon ATIBU