Dans sa marche vers l’émergence, vers son émancipation, l’Afrique a besoin d’une opposition ou de formations politiques fortes et sérieuses mais plus encore qui maîtrisent les enjeux et défis auxquels nos États sont appelés à faire face de nature à mieux nous affirmer sur l’échiquier Géopolitique mondial.
Avant toute chose, il est impératif déjà que nous définissions le terme « Parti Politique » et surtout que nous expliquions « le but d’une formation politique ».
C’est quoi un Parti politique et quel est son but ?
Un parti politique est un groupe de personnes possédant des politiques (philosophie, idéologie) communes réunis en Association. Il peut chercher à influencer le gouvernement en place en le soutenant si celui-ci en est issu, ou en s’y opposant.
Le but de tout parti politique reste et demeure la conquête du pouvoir , ce qui passe par une véritable éducation des militants à la conscience collective et politique, à la citoyenneté et au respect des valeurs Républicaines d’où l’importance des académies des Partis politiques.
Posons-nous la question de savoir combien de formations politiques en Afrique en ont (Académie) ? Je ne parlerai même pas de la qualité des enseignements qui y sont dispensés. Mais bon là n’est pas la problématique de mon analyse de ce jour.
Opposition Africaine et Congolaise et leur refus de se redéfinir, de se réinventer au contexte géopolitique
Les partis politiques Africains (en l’occurrence ceux dit de l’opposition) sont des instruments pour l’action humaine collective de l’élite politique. Soit des politiciens tentant de contrôler un gouvernement, soit des cadres gouvernementaux ou publics tentant de contrôler des masses à des fins pour la plupart personnelles, égoïstes et égocentriques. Dans les systèmes compétitifs, les partis politiques sont organisés pour gagner des élections par voies légales et Républicaines. D’ailleurs d’aucun s’y préparent même pendant des siècles selon le niveau d’encrage du régime que l’on cherche à remplacer.
Dans nos États, ils sont établis pour contrôler les comportements et actions des populations (Art de la manipulation et du dilatoire). Quelques fois même sans aucune réelle connaissance des défis et enjeux de ce siècle. Ils sont (leaders politiques ) tous des spécialistes des questions du « Droit International » dont ils sont fiers au quotidien de rappeller à leurs États respectifs les différents traités et chartes qui ont été ratifiées par ceux-ci. Eux-mêmes ( formations politiques ) sachant très bien que le respect de ce « Droit International » est une question de « Rapport de force ». Sans parler de sa pratique à géométrie variable par certaines puissances selon leurs intérêts à défendre sur le continent.
Autre chose, la très faible éducation des masses à la citoyenneté et aux respect des valeurs Républicaines, sans parler de ce réel complexe du Colonisé.
Je m’explique !
Je suis parfois très étonné à la limite choqué de voir la classe dite « intellectuelle » avec la complicité des médias locaux se prêter à ce sale jeux de mots qui visent à stigmatiser, à opposer la classe politique Africaine entre-elle. Sinon comment comprendre que dans un pays comme la France où vous y trouverez deux grandes formations politiques que sont « la France Insoumise » de Jean Luc Melanchon ou encore « le Front National » devenu « Rassemblement National » de Marine Le Pen qui ont toujours été très critiques ; très à droite ( RN) ou très à gauche ( France Insoumise) envers les différents gouvernements qui se sont succédés de ce côté là.
Mais jamais, je dis bien jamais vous n’entendrez la classe politique, intellectuelle encore moins les médias de ces pays les citer par les qualificatifs « d’Opposition » ou « d’Opposants » Français. Oooh que « NON ». Ils diront le RN de Marine Lepen ou encore la France Insoumise de Jean Luc Mélanchon. Comme quoi au-delà de leurs divergences idéologiques ou philosophiques sur le plan politique, ils sont tous deux fils et fille d’une même nation ( France) et donc à ce titre partagent un même idéal à savoir le « bien-être du peuple français » ; « Protéger, défendre et préserver les intérêts de la France » alors pourquoi vouloir les mettre en opposition. Eux ils l’ont compris.
Sauf que revenu chez nous en Afrique, ce seront les mêmes hommes politiques, intellectuelles et hommes de médias qui vous parleront d’un X comme leader de l’opposition Congolaise, Sénégalaise, Ivoirienne etc… . Dites moi un peu comment peut on être leader dans tout ce qui s’apparente à opposer les fils et d’une même nation? ( Stratégie Occidentale « diviser pour mieux régner ?») d’où l’accent sur la bonne éducation des masses et des cadres de formations politiques sur le continent afin de déconstruire ce narratif qui tend à opposer, voir même diviser des fils et filles d’une nation au destin Commun.
Formations politiques en Afrique et leur absence de compréhension des valeurs républicaines
En questionnant les valeurs civiques et Républicaines. Il faut dire qu’une formation politique devrait au-delà du jeu politique comprendre que la défense et la protection des « intérêts » comme « l’image » de la République sont sacrées et priment sur tout. Je dis bien tout.
On peut ne pas être d’accord sur tout mais on doit être capable de faire bloc et s’accorder sur l’essentiel à partir du moment où c’est l’intérêt ou la sauvegarde de l’État et de son peuple qui semble menacé. Pensez-vous vraiment qu’il existe en Afrique noir ( Pré-carré Français) des formations politiques plus critiques et extrêmistes que celles du RN( Rassemblement National) ou de la France Insoumise ?
Je ne le pense pas. Mais rappelez-vous du dernier échange tendu qu’il y a eu entre Emmanuel Macron ( Président de la France) et son homologue Recep Tayip Erdogan de la Turquie, on n’a assisté à une série de sorties et de déclarations de quelques leaders politiques français dont Marine Lepen et bien d’autres qui ont vite fait de rappeller en mondo-vision sur un ton menaçant qu’ils ou elles n’autorisaient personne à s’adresser de la sorte à leur Président.
C’est donc ça la « grandeur politique », parceque bien qu’étant son adversaire politique ( Marine LE PEN) sur le plan interne, elle a pris acte du choix des français à faire de lui la prééminence institutionnelle et diplomatique du pays à laquelle elle aspire aussi gouverner.
En agissant ainsi, ce n’est point son adversaire politique qu’elle défend ou protège mais plutôt la fonction qu’il occupe. C’est une leçon politique qui est ainsi donnée à certains de nos hommes politiques en Afrique qui pensent que pour être un grand leader politique, il faut quotidiennement et de façon rhétorique insulter, dénigrer, calomnier la fonction présidentielle. Pire encore parfois s’associer avec tout ce qui vient de l’extérieur de nature à salir, ternir voire même discréditer la fonction présidentielle dans nos pays.
Par Gédéon ATIBU