Les conseillers communaux en République démocratique du Congo traversent une situation confuse qui aurait pu être évitée si en amont les choses étaient inscrites dans la logique d’organisation et de planification pour prendre en compte les nouvelles réformes institutionnelles.
Les élus du peuple se sentent abandonnés à leur triste sort, selon Priscille Lumbi Oshay, conseillère communale à Limete.
Pour elle, la situation difficile dans les conseils communaux découle notamment d’une organisation rapide des élections sans étude approfondie du budget nécessaire, du désintérêt des autorités compétentes envers les conseils communaux et de la mauvaise foi du gouvernement envers le financement de la CENI.
Après 7 mois sans frais de fonctionnement, d’installation ou d’émoluments, les conseillers communaux ont du mal à remplir leur mandat en raison de la négligence des autorités congolaises. La situation est encore pire en province où ils doivent se réunir dans des conditions précaires, faute d’infrastructures adaptées. Les conseillers se sentent dépossédés de leur pouvoir, traités comme des instruments du pouvoir.
« Un conseiller communal est un membre délibérant du conseil communal, prenant des décisions pour le bon fonctionnement de la commune. Ils ne réalisent pas les projets eux-mêmes, mais décident des orientations à suivre », a déclaré Priscille Lumbi Oshay.
La mission des conseillers communaux semble actuellement être négligée, bien qu’ils effectuent un travail similaire à celui des députés nationaux et provinciaux, à la différence du domaine d’intervention. Les conseillers communaux prennent des décisions en matière communale conformément à la loi qui leur est attribuée.
La spécificité du conseil communal est de favoriser le développement à la base. Face à l’urgence, le collectif des conseillers communaux refuse de baisser les bras. Il est prêt à se mobiliser pour faire valoir ses droits.
« La démocratie doit débuter à la base, et les conseillers communaux méritent une considération appropriée de la part des autorités compétentes pour exercer pleinement les missions qui leur sont confiées. », a-t-elle souligné.
Malgré l’arrestation des conseillers communaux lors du dernier sit-in, ils sont déterminés à intensifier leurs actions en frappant à toutes les portes jusqu’à ce que leur cause soit résolue.
Gédéon ATIBU