Les violences physiques et verbales contre les journalistes s’amplifient au point de devenir graves à quelques semaines des élections générales prévues en décembre prochain.
Élysée Odia en a été dernièrement victime en plein exercice de son métier de journaliste. En effet, invitée à la cérémonie du lancement officiel des premières productions dans la Zone Économique spéciale de Maluku le samedi dernier, Élysée Odia, journaliste de formation, a été «violemment menacée puis bousculée» par des jeunes se revendiquant des «Forces du Progrès».
Dieu seul sait ce qui se serait passé si les agents de sécurité de la présidence de la République n’étaient pas intervenus pour sauver la peau de cette brillante journaliste et l’extirper des griffes de ces badauds.
«Je suis sortie de là avec des hématomes égratignures au niveau de mes genoux et un doigt enflé. Ça aurait pu être pire mais quelques agents de sécurité de la présidence de la République ont réussi à me sécuriser», a expliqué la patronne du média en ligne Yabisonews.cd dans un récit publié sur son compte X ( ex- Twitter).
Élysée Odia, qui n’a que pour principal reproche : son indépendance d’esprit et sa liberté de dire les choses comme elle les voit, a du se tirer de là avec un peu de chance. « Ces jeunes m’accusent d’insulter le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi et certains ont reparlé du faux tweet sur l’affaire Chérubin Okende», ce que réfute Élisée Odia, estimant ces accusations fortuites dont leur sens ne tient pas la route.
Très déterminés à en finir avec l’ancienne employée de Congo Web TV, ces jeunes gens identifiés au parti présidentiel (UDPS) ont «promis de me violer et de me tuer », raconte-t-elle.
Cela dit, Élysée Odia refuse de renoncer à ses opinions et à ses libertés de presse et d’expression en dépit de ces menaces et atteinte à son intégrité physique on ne peut plus directes. « Consternée », Elysée Odia a déploré « l’intolérance et la violence qui prennent le dessus sur les échanges » au pays.
Disciplinée, adroite et surtout expérimentée, la présentatrice attitrée de l’émission diffusée sur B-One «Dites-nous la vérité » explique avoir eu sa première douche froide dans l’exercice de ce métier. « Presque 15 ans que j’exerce ce travail, c’est la première fois qu’on me touche physiquement comme quoi il y a une première en tout », a-t-elle avoué.
Il est curieux de savoir qu’il a y des gens qui pensent tout régler par la brutalité, ce malgré l’État de droit que prône nuit et jour le pouvoir en place. Cette attaque contre Odia Élysée constitue une attaque flagrante contre la liberté de la presse en République démocratique du Congo.
Par Gédéon ATIBU